Le Cornemuse : entre tradition et modernité, un espace ouvert au partage

Le Cornemuse est un lieu atypique dans la Nièvre, plus précisément dans le Morvan, à Arleuf, presque inratable sur la route qui mène de Château-Chinon à Autun, avec sa façade éclatante, intégralement repeinte de couleurs vives par l’artiste Bertrand Dio. Intégré à ce territoire très riche, ce restaurant-café-concert regorge de promesses et de projets ambitieux. Nous avons envie de pousser la porte de cet établissement chaleureux. À l’image de la programmation que les co-gérants défendent, Le Cornemuse est chargé culturellement. Imprégné du Morvan, il témoigne aussi de multiples pratiques artistiques modernes et innovantes.

               Nicolas Petiot, Marine Hadjuk et Sylvain Vereycken sont les trois co-gérants de ce lieu essentiel à l’identité culturelle du département. Ils défendent le partage culturel et artistique, ils sont dans une dynamique de générosité et d’ouverture. Cet espace démocratise la musique traditionnelle du territoire et il offre aussi aux publics la possibilité de découvrir d’autres genres musicaux comme le jazz, le rock’n roll et le punk. Il donne à voir et à écouter des conférences, des dégustations et même des cours de danse traditionnelle. C’est aussi un lieu tremplin pour certains artistes. Les gérants assurent une programmation très riche et variée tout le long de l’année.

Le Cornemuse rayonne dans le Morvan et à l’extérieur du Département. La programmation prend différentes formes : conférences, festivals, bals, etc. Il veut également ouvrir ses espaces à d’autres structures, à des associations pour en créer un endroit de mixité et de partage. Il marque la nécessité d’ancrer dans le territoire des espaces culturels transgénérationnels.

               Le Cornemuse accueille un restaurant géré par New Providence mais aussi une association nommée Tortuga, qui met en place des résidences d’artistes, facilite la création d’œuvres et organise le festival Cornemuse en Morvan. L’un des objectifs du Cornemuse est de permettre de développer un tiers lieu.

               Entre ses murs, chacun peut déguster toutes les spécialités du Morvan en écoutant de la musique traditionnelle mais aussi en se plongeant dans l’univers rock’n roll d’artistes invités.

               Nous sommes allés à la rencontre d’un jeune qui s’engage dans le dynamisme du territoire.

« La jeunesse c’est l’avenir du territoire, on doit devenir les acteurs. »

À la rencontre de Killian Guyolot, engagé pour la programmation culturelle du Morvan

« Dès qu’il n’y a pas de liens, rien ne se passe. »

Nous avons découvert ton portrait dans Le Journal du Centre, où tu étais promu pour être la personnalité de l’année 2022. Quels ont été les effets ?

« Être personnalité de l’année 2022 m’a permis d’avoir plus de visibilité. L’objectif premier, selon moi, c’est de créer des réseaux sur le territoire et de pouvoir être actif sur le Département. Je ne suis plus en service civique mais j’ai souhaité continuer de me mobiliser pour le développement du Morvan ; je suis donc en stage rémunéré à côté de mes études. Je suis dans plusieurs structures. Je suis mobilisé sur plusieurs festivals dans différentes communes. Mes missions ont pour buts de mettre en lien les différentes structures, les différentes actions culturelles, mais aussi de briser les barrières entre les acteurs culturels du territoire et la population nivernaise.

Peux-tu nous parler de tes études à Château-Chinon ? En quoi consistent-elles ?

C’est un BTS Animation et Développement des territoires ruraux. J’alterne entre les cours théoriques et les stages. J’aime l’idée qu’on puisse être porteur de projet dans une collectivité rurale. Mes connaissances et les expériences de stage se complètent. La pratique apporte à la théorie, et inversement.

Quelles sont tes missions dans le territoire ?

Je ne suis pas intégré à une seule structure, je suis dans l’aide aux événements culturels qui se déroulent dans le Morvan. Pendant les différents festivals organisés, je viens en soutien si besoin. L’idée de mon service civique, que je viens de terminer, c’était de mettre en lien les acteurs du territoire entre eux. L’association Tortuga, intégrée au Cornemuse, développe différents projets et j’y suis associé pour les aider.

Conseillerais-tu le service civique à d’autres jeunes ?

Le service civique (1) permet de donner leur chance à des jeunes. Il favorise la découverte du milieu professionnel en rencontrant des personnes qui vont pouvoir nous accompagner et nous donner des missions intéressantes. Il faudrait permettre à tous les jeunes d’avoir des informations concernant ce dispositif.

Tu as développé une association. Quel est son but ?

L’objectif de l’association est de réunir les jeunes du territoire et de leur apporter des connaissances sur l’organisation d’événements culturels, de soutenir l’expérience de bénévolat mais aussi de leur permettre de travailler avec les acteurs du Morvan. L’idée c’est de favoriser l’engagement et l’implication des jeunes sur le territoire en faisant un diagnostic de l’attractivité. Selon moi, trop peu de jeunes s’engagent. L’association permet de concrétiser notre envie de faire et de développer des projets. Je pense qu’il faut qu’on s’ouvre et qu’on puisse être en lien direct avec la totalité du territoire qui nous entoure.

On dit souvent qu’il n’y a « pas grand-chose » dans le Morvan et que les jeunes sont plus susceptibles de partir que de rester. En t’engageant, tu montres le contraire, tu vas à l’encontre des idées reçues concernant ce territoire, il y a beaucoup de vie et d’actions culturelles. Que voudrais-tu proposer, par la suite, dans cette région ? Qu’est-ce qui pourrait, selon toi, dynamiser ce territoire rural ?

Si tu veux te bouger et concevoir un projet, tu peux. La jeunesse c’est l’avenir du territoire, on doit nous-mêmes devenir les acteurs. On doit s’intégrer aux structures et s’engager absolument. Nous avons la place de mettre en œuvre des projets. Par la suite, j’aimerais continuer l’association et je voudrais travailler pour les événements culturels du Morvan.

As-tu des moyens pour faire venir les jeunes au Cornemuse ?

C’est vrai que ce n’est pas simple, de façon générale, de faire venir les jeunes dans différents espaces culturels ; il y a souvent la problématique de la mobilité qui se pose, certains lieux sont excentrés. Il y a aussi parfois un manque de communication mais c’est important de mettre en place des moyens pour les faire venir. Les structures du Département doivent redoubler d’effort concernant les actions mises en place. Les concertations citoyennes permettent aussi d’intégrer la jeunesse au territoire. Il faut faire marcher le réseau et favoriser le lien. Car dès qu’il n’y a plus de liens, rien ne se passe. 

Quelles sont tes missions ?

Je gère l’hébergement des artistes, l’accueil des artistes et des publics, la régie son et lumière. Le Cornemuse accueille un public intergénérationnel, de tout âge. La musique, qu’elle soit traditionnelle ou non, rassemble un public familial.

As-tu réfléchi à la question de la mobilité dans le Morvan ? Qu’en penses-tu ? Comment faire, selon toi, pour qu’un maximum de jeunes puissent se déplacer pour se rendre à des événements culturels ?

La mobilité est un gros problème pour le Morvan, Il faut absolument travailler là-dessus car certains jeunes n’ont pas le permis. Si les jeunes ne viennent pas directement dans les lieux culturels, il faut absolument aller vers eux. C’est nécessaire d’aller les chercher et de les intégrer. La jeunesse doit s’informer ; les centres sociaux, les collèges et lycées doivent faire le relais, de même qu’ils peuvent venir aux résidences d’artistes que l’on met en place.

De quelle manière la jeunesse est-elle impliquée dans Le Cornemuse ?

L’association Tortuga espère accueillir plus de services civiques afin de mettre en avant la jeunesse. C’est nécessaire de faire confiance aux jeunes.

Veux-tu rester dans le Morvan ou souhaites-tu, par la suite, quitter la Nièvre ?

Je ne veux pas rester enfermé dans une bulle, je ne suis pas contre l’idée de partir, mais sûrement pour mieux revenir. Il faut parler de la Nièvre à l’extérieur du département afin que les préjugés cessent. J’aimerais faire de la promotion pour la Nièvre et pour le Morvan à l’étranger. Les jeunes doivent parler aux jeunes d’autres territoires.

  1. Engagement citoyen sur plusieurs mois pour les 16-25 ans.

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