Un stage de médecine au Pérou

Je m’appelle Mélissa Boulakhras, j’ai 24 ans et je suis étudiante en 6e année de médecine à Clermont-Ferrand. Au printemps 2022, j’ai effectué un stage pratique à Cusco (Pérou), pour lequel le dispositif « PASS à l’international » du Conseil départemental de la Nièvre m’a apporté une aide financière.

Le 13 avril, avec quatre de mes amis de promotion, je me suis envolée pour Lima, la capitale du Pérou, sur la côte pacifique de l’Amérique latine. Après une heure de vol supplémentaire, nous sommes arrivés à Cusco. La ville est surnommée la capitale des Incas ; et pour cause, elle abrite un grand nombre de sites historiques hérités de cette civilisation du XVe siècle, dont une des sept merveilles du monde : le Machu Pichu. Cusco se trouve à plus de 3 200 m d’altitude. L’oxygène se fait rare et le moindre effort, comme monter un seul étage, devient très dur. J’ai fait un malaise dès le premier jour du stage.
J’ai été accueillie le premier jour de mon stage par l’équipe de direction de la clinique Mac Salud, une des cliniques privées de la ville. J’ai débuté en chirurgie, puis je suis allée dans le service d’accueil des urgences, où les motifs d’entrée peuvent aller de la simple consultation de médecine générale à un accident de la voie publique ou des violences intrafamiliales. La clinique étant privée, la patientèle se composait principalement de touristes ou de Péruviens aisés qui pouvaient se permettre de payer le prix fort. Le 7e étage de l’établissement était l’étage « VIP », avec de grandes suites en guise de chambres.
Les différences entre les prises en charge française et péruvienne étaient intéressantes à voir, les principales découlant directement du système de Sécurité sociale ; les patients hospitalisés devaient faire acheter par leur famille les médicaments nécessaires à leur prise en charge quotidienne, ils ne pouvaient pas bénéficier d’un soin, d’une consultation ou d’un examen radiologique sans l’avoir payé au préalable, qu’importe le degré d’urgence. C’est ce qui m’a le plus surprise et choquée.
Nous avions eu la chance de rencontrer des médecins qui exerçaient à la clinique et à l’hôpital. Ils nous ont proposé de les suivre à l’hôpital afin de voir leur pratique dans le secteur public.
Nous avons donc pu passer quelques jours dans les services de médecine digestive, d’urgence, de maladies infectieuses et de neurochirurgie. L’hôpital étant universitaire, nous accompagnions les externes et internes en médecine des services pour les visites du matin, un programme similaire en tout point à nos stages en CHU français.
Les prises en charge ici étaient bien plus variées et les pathologies différaient grandement de ce qu’on pouvait voir en France. La patientèle était bien moins aisée que de l’autre côté de la rue, mais ici une partie des soins étaient remboursés en fonction du régime de
Sécurité sociale dont ils bénéficiaient (principalement basé sur leur type d’emploi dès leur majorité).
Ce séjour fut ma première expérience professionnelle à l’étranger, et le premier voyage à plus de 10 000 km de chez moi. Il a été pour moi très enrichissant, d’abord sur le plan médical, avec un environnement de travail qui sortait de ma zone de confort, au niveau linguistique mais également au niveau de mes connaissances médicales. Ce séjour m’aura offert la possibilité de rencontrer et d’examiner des patients atteints de pathologies dont je n’avais pas connaissance ou bien à des stades avancés de la maladie rarement visibles lors de mes stages en France.
Un tel voyage requiert une réelle organisation en amont dont il faut bien mesurer l’ampleur. Si je devais le refaire ce voyage, je me renseignerais davantage sur les endroits à éviter en tant que touriste et je redoublerais de vigilance plus tôt au cours du séjour.
Important à savoir : un passeport d’urgence peut être délivré en 48 heures en cas de vol, en se rendant à l’ambassade. L’un (si ce n’est le plus gros) des points forts de mon voyage a été de partir de groupe. La vie en communauté pendant plusieurs semaines peut s’avérer difficile, mais dans mon cas, elle n’a fait que rendre ce voyage d’autant plus fluide et agréable. La communication avec sa famille en France étant difficile avec le décalage horaire, c’était un réel atout de ne pas être seule à l’autre bout du monde, de pouvoir partager ses aventures du jour avec ses amis après une journée de stage, de vivre des expériences uniques mais d’en garder en souvenir cinq versions différentes.

Pour conclure, je tiens à remercier le Conseil départemental qui m’a soutenue financièrement dans ce projet. Celui-ci a été d’une des expériences les plus enrichissantes qu’il m’ait été donnée de vivre et je le referais sans hésiter.

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