Plus qu’un métier, un dévouement aux service des patients

Mimi 58 présente son métier d’aide soignante pour susciter l’envie d’accéder à cette profession mais aussi pour mettre en avant le lien humain, plus que jamais nécessaire dans ce monde où le tout numérique, la robotisation, les réseaux sociaux et le virtuel ont pris l’ascendant sur les relations.


Enfant déjà j’aimais m’occuper des autres, aider les plus fragiles. J’ai traversé les épreuves de la vie avec l’envie d’être utile aux autres, et l’espoir de jours meilleurs en attendant discrètement que les mauvais moments se passent. Ma volonté et mon travail m’ont permis de compenser mes difficultés scolaires. C’est la raison pour laquelle ma dyslexie n’a été décelée qu’en 6e.

Les raisons qui m’ont fait choisir ce métier
Elles sont multiples, mais on y retrouve surtout :
• l’envie d’être utile aux autres ;
• la certitude que, si je suis compétente, j’aurai toujours du travail ; les besoins sont là puisqu’il y aura toujours des patients et que l’espérance de vie augmente ;
• le contact humain ;
• l’enrichissement constant avec les évolutions médicales, les nouvelles méthodes et le partage d’expériences au sein d’une équipe pluridisciplinaire.

Du parcours scolaire au concours
Plusieurs entrées sont possibles pour devenir aide soignant. J’ai fait le choix d’un bac professionnel ASSP (Accompagnement soins et services à la personne), que j’ai suivi au lycée Notre-Dame à Nevers. L’avantage du bac pro, c’est l’entrée concrète dans le monde du travail avec les stages en entreprise. Cela nous responsabilise et permet de voir si vraiment on est fait ou pas pour ce métier.
Mon bac en poche, j’ai complété ma formation avec une année prépa concours au Pôle supérieur du Centre scolaire Notre-Dame à Nevers. J’ai intégré l’IFSI/IFAS de Nevers où j’ai été formée au métier d’aide soignante. Après mon diplôme, j’ai travaillé plus d’un an au sein d’un EHPAD, et depuis septembre 2021 j’exerce dans une clinique de soins de suite et de réadaptation polyvalents.

La réalité du métier avec ses contraintes
Bien qu’avec peu d’ancienneté, je peux dire avec certitude que le métier d’aide soignant nécessite une flexibilité, avec des horaires décalés, du travail de nuit, et des gardes le week-end. Ce qui contraint à faire le choix d’une vie de famille atypique, avec des plages de repos décalées et des week-ends coupés de ses proches.
Il faut aussi accepter d’être disponible et à l’écoute des personnes, de leur famille, et cela quel que soit leur caractère, agréable ou pas. Il faut accepter de travailler en équipe.
Il faut accepter d’être confronté à la mort.
Il faut accepter de gérer les urgences, d’être polyvalent, de compenser le manque de moyens humains (vacances de postes, malades non remplacés). Il est fréquent de devoir assurer seule des tâches pour lesquelles nous devrions théoriquement être deux.
Il faut faire les choses sans attendre de reconnaissance ; elle est parfois là, mais pas toujours, et rarement de la part de la hiérarchie.
Pour toutes ces raisons, il faut faire preuve d’une grande résistance physique et psychologique.
Il faut reconnaître que le métier souffre d’une image peu glamour, que la crise Covid a mise en lumière avec un désistement massif à l’issue de la première vague. Et aujourd’hui il est bien loin le temps où les personnes au balcon applaudissaient le personnel soignant.
Les personnes manquent de patience, certaines même de savoir-vivre et de
politesse. L’agressivité des familles et même des patients est malheureusement un fait en constante augmentation, même dans la Nièvre.
Je déplore et me désole devant le manque de temps pour les patients, conséquence directe de la charge de travail journalière, aggravée par le manque de moyens matériels avec des restrictions liées à une politique du chiffre pour la rentabilité et le bénéfice des actionnaires.

Les qualités nécessaires pour exercer ce métier
Mon rôle d’aide soignante ne se limite pas à faire la toilette des patients alités, à mettre au fauteuil les malades, à ou à distribuer les cachets, accompagner les malades pour les soins, à distribuer les repas, à faire le lit, à prendre la tension, etc. Non. Je suis le lien entre le patient et le corps médical, la sentinelle qui va alerter l’infirmière si elle constate un signe inquiétant, une situation à risque, une détérioration de l’état général, un manque de discernement inhabituel, un repli sur soi, etc.
Il faut faire preuve d’empathie, de douceur, et de discrétion. Il faut être souriant, disponible, à l’écoute des malades, mais aussi responsable, sérieux, ponctuel et organisé.
Lorsque l’on enfile la blouse blanche au vestiaire, il faut laisser ses propres soucis personnels, ses chagrins et inquiétudes, pour pouvoir se mettre au service de l’autre.

Les évolutions souhaitables pour ce métier
– Un salaire qui soit plus valorisant,
– Une reconnaissance de l’employeur,
– Une gestion du personnel qui privilégie la qualité des soins à la rentabilité, de telle sorte que l’accompagnement des personnes malades ou âgées se fasse dans de meilleures conditions, avec plus de temps pour être avec eux.
– Une prise en charge totale de soins de bien-être (ostéopathe, masseur, kiné, soins énergétiques, etc.) pour les aides soignants qui sollicitent énormément leur organisme avec le travail de nuit et le port de charge (lever et coucher des malades qui ne peuvent le faire seul)
– Une revalorisation de l’image de l’aide soignant dans la profession médicale
– Faciliter et encourager les passerelles vers d’autres fonctions médicales pour éviter l’usure.
– Ouvrir le nombre de postes avec un développement des unités de formation.
– Sensibiliser des jeunes dès le collège à la nécessité d’être bienveillant envers le personnel soignant, les personnes fragiles, malades, handicapés ou âgés serait une piste pour changer les mentalités, faire naître des vocations.
Les jeunes d’aujourd’hui seront les vieillards de demain, et personne n’est à l’abri de la maladie. Peu importent le
sexe, l’âge, la religion, la culture, le rang social : il faut se dire qu’un jour ou l’autre on aura besoin d’un aide
soignant.

En guise de conclusion, et dans l’espoir de donner envie à d’autres jeunes de venir grossir les rangs des
personnels soignants, je donnerai le conseil suivant : « Osez, et rapprochez-vous des instituts de formation (IFSI/ IFAS Nevers, Croix rouge, etc.), des centres d’orientation et des bureaux d’informations jeunesse pour voir les solutions qui peuvent vous être proposées. Diplôme en main, vous n’aurez aucun mal à trouver un emploi : le secteur manque cruellement de personnel. »

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