Bohbot, professeur agrégé de géographie, doctorant sous contrat à Sorbonne Université (Laboratoire Médiations), raconte son expérience de mobilité internationale au Kenya.
Dans le cadre de ma thèse de doctorat à Sorbonne Université, j’ai effectué, entre mars et juillet 2022, une mobilité internationale au Kenya. J’ai reçu le support financier du Conseil départemental de la Nièvre, ainsi que de l’Institut français de recherches en Afrique (IFRA).
L’objet de cette mobilité était l’étude de l’activité minière artisanale et largement informelle aux confins ouest du Kenya, non loin du lac Victoria. La recherche de l’or est en pleine expansion, du fait de l’explosion des cours mondiaux.
Néanmoins, l’orpaillage engendre des perturbations dans la société kényane, à cause de toutes les difficultés générées par la faiblesse des moyens techniques des mineurs et le manque d’encadrement de l’État.
Ainsi, en me rendant sur le terrain, j’ai pu partager la vie des mineurs sur plusieurs mois et comprendre l’enchevêtrement de difficultés qui limitent le développement de l’activité minière artisanale et le développement de manière générale. Citons les problèmes environnementaux, avec une pollution massive des sols par des composés chimiques, les problèmes de formation des mineurs ou l’absence de contrôle de la part de l’État pour réguler l’activité et améliorer le quotidien des habitants des régions concernées par l’orpaillage. La mobilité est aussi un excellent moyen de comprendre les parcours de vie des mineurs. Comment sont-ils devenus mineurs ? Comment s’en sortent-ils ? Est-ce suffisant pour faire vivre leurs familles ? Quelles sont les représentations de l’activité pour les mineurs et les habitants des alentours des mines ? Autant de questions qu’il convenait d’explorer dans le temps long. Cette première mobilité était donc indispensable et extrêmement valorisable sur les prochains mois avec, je l’espère, un article et une exposition photo. J’ai eu la chance de tirer des centaines d’informations inédites de ce terrain d’étude. Et j’encourage le départ à l’étranger des étudiants, dès les premières années à l’université !