Quoi de mieux que la photographie pour mettre au jour un sujet aussi sensible que le handicap invisible ? Pour rendre visible ce que l’on ne peut et veut pas voir, loin des stéréotypes et avec beaucoup de bienveillance, des jeunes élus de la Nièvre ont décidé de créer une exposition, baptisée Handipathie. Un projet qui résonne en chacun de nous, tant il révèle des souffrances et des non-dits.
Nous sommes allés à la rencontre des jeunes élus du Conseil départemental jeune et citoyen (CDJC) du secteur de Clamecy. Ils ont voulu mettre des mots et des images sur des ressentis autour du handicap invisible. C’est là toute la nécessité d’aborder ce sujet. Malgré les efforts des politiques publiques qui mettent en place des actions contre certaines discriminations, la parole des jeunes est utile pour désamorcer certains discours, tabous et a prioris.
La dizaine de collégiens nivernais a créé une exposition de photos touchante et sensible, Handipathie, pour changer le regard sur ces handicaps trop souvent lestés de douleurs et de silences. Pour mener à bien cet ambitieux projet, ils ont fait appel à une photographe travaillant sur le territoire, Aurore Poupon.
Ce qu’ils en disent : « C’est à travers notre regard que nous espérons faire évoluer le vôtre ! Cette exposition est née d’une volonté commune de vous démontrer que si la différence est invisible, c’est donc qu’elle est insignifiante. »
Le projet part d’un constat nécessaire
Pour ces collégiens très investis, la société est préoccupée par le handicap visible mais trop peu par le handicap invisible : « Nous nous intéressons à ce que l’on voit. » Le constat est là : on prend moins en compte ce qu’on ne voit pas. Les jeunes élus ont donc voulu se focaliser sur les aspects moins visibles du handicap, et faire reconnaître la souffrance de ceux qui en souffrent.
Un apprentissage nécessaire
Les jeunes élus ont appris à mieux accepter la différence : « Nous voulons éviter les moqueries. Cette exposition permet, d’une certaine façon, de lutter contre l’exclusion. »
Un projet en lien avec un IME1
L’idée était de créer du lien et de permettre un contact direct avec des jeunes personnes en situation de handicap. Ils ont voulu créer une passerelle avec les jeunes d’un IME pour les impliquer directement dans le projet, du début jusqu’à la fin : « Certains ont pris confiance en eux et se sont sentis valorisés. »
La photographie est porteuse de sens
Cette exposition est également mise en valeur par le médium qu’est la photographie, « plus explicite ». La société est très tournée autour de l’image, elle marque et inspire ; selon les jeunes du CDJC, la photographie permet de toucher plus directement les jeunes.
Les ressentis liés à l’exposition
Handipathie doit impacter toutes les générations. Les plus jeunes doivent être plus tolérants et il est important que les structures et institutions se rendent compte et reconnaissent la souffrance de ces personnes : « On veut changer de regard ! »
Les jeunes élus souhaitent donc favoriser l’inclusion. Ils ont l’espoir que des associations puissent reprendre l’exposition, qui doit continuer à être montrée pour que le handicap invisible reste visible au plus grand nombre de Nivernais.
Pratique
L’exposition est à retrouver au collège Noël-Berrier à Corbigny, au collège Giroud-de-Villette à Clamecy et à l’IME La Postaillerie à Clamecy.
Vous pouvez contacter ces établissements si vous souhaitez voir et exposer les différentes photographies.
1 Les instituts médico-éducatifs (IME) accueillent les enfants et adolescents atteints de déficiences intellectuelles ; ils ont en général de 3 à 20 ans
