« En ce moment, nous baignons dans les images, je ne veux parfois pas participer à cette cacophonie. »
« Il faut que le coeur soit engagé »
« Diplômé en arts appliqué et en design produit, je suis parti travailler en Angleterre en 2013 en tant que designer où j’ai travaillé avec Oli Sykes qui m’a fait confiance d’abord en tant que designer puis pour la direction artistique globale de sa marque Drop Dead. Une expérience formatrice qui m’a permis d’apprendre rapidement à construire des projets dans leur globalité: du graphisme pour la création des visuels pour les collections de la marque à concevoir l’aménagement et le mobilier avec des artisans pour les points de vente à Londres et Sheffield, j’ai pu expérimenter de nombreux médiums et supports différents et tout le processus de production qui va avec. En 2015, Oli m’a confié la direction artistique du cinquième album de son groupe, Bring Me The Horizon, une opportunité qui m’a particulièrement marqué puisque que cet album représentait un changement radical dans leur musique et une progression vers un public plus large. L’album sera leur premier certifié platine et les visuels
seront exposés à Londres à la House of Vans à l’occasion de la sortie du disque.
Si professionnellement ces expériences étaient riches et m’ont permis de me faire confiance, il me manquait au quotidien la dimension écologique et le rapport au vivant et les changements que je tentais d’initier me paraissaient se manifester trop lentement. J’ai donc décidé de rentrer en France pour développer des projets qui répondrait à ces besoins, sans trop savoir comme je m’y prendrait.
En 2019, j’ai reçu une commande professionnelle en photographie, médium que je pratique depuis que j’ai l’âge de tenir une caméra. Cette première commande, de la fondation Luma à Arles s’est rapidement enchaîné avec d’autres jusqu’au point où la photographie est devenu presque l’essentielle de ma pratique à ce jour.
La photographie est pour moi un moyen de combiner, de superposer et de connecter, de jouer avec les couleurs, la lumière, les formes, les textures. Elle me permet de me plonger dans un sujet qui me touche et de partager une perspective.
Je n’essaie pas de faire de belles images, je me laisse submerger par des sensations qui me poussent à prendre mon appareil. C’est souvent très soudain, fulgurant. J’essaie de rester dans cet état de vigilance, d’affut, c’est à
double-tranchant car parfois il peux se passer quelques semaines sans que je ne
touche à mon appareil. Particulièrement en ce moment où nous baignons dans les images, je ne veux parfois pas participer à la cacophonie, je trouve qu’il y a peu d’intérêt à photographier un sujet si celui-ci ne nous fait pas vibrer, alors j’apprend aussi à m’abstenir.
Il faut que le cœur soit engagé, j’imagine plus ma démarche comme ça, le mouvement part de l’intérieur et va vers l’extérieur, plutôt que l’inverse.
Je travaille avec la lumière naturelle le plus souvent, j’essaie de ne pas m’encombrer et de ne pas m’imposer et imposer trop de matériel aux sujets que je peux photographier. Même après tout ce temps, le procédé me fascine toujours autant, de la lumière qui vient frappé une surface photosensible, en particulier en argentique, il y a quelque chose de poétique à écrire un instant avec de la lumière.
En 2021, la maison d’édition indépendante La Relève et La Peste a publié un essai photographique que j’ai initié sur les forêts françaises ( ‘Common Grounds’), que je continue toujours et qui feront l’objet d’une exposition et d’une nouvelle publication à paraître en fin d’année. »
CONTACT
INSTA : maxim.felix et terrainscommuns
SITE : maxfelix.fr
