Titouan Bissonnier, luthier en résilience

Le Mag Jeunes est allé à la rencontre d’un jeune homme symbole de sa génération, pour en apprendre un peu plus sur son métier. Titouan Bissonnier, 30 ans, a installé son atelier de lutherie dans la Nièvre. Sensible, minutieux, il veille avec un talent fou sur des instruments de la musique d’aujourd’hui et de demain.

Titouan Bissonnier est une figure de résilience dans l’univers de la musique. La lutherie est quant à elle une prouesse technique en perdition, qui relève de l’artisanat d’art.
Installé à Decize, le luthier engagé fabrique et restaure des instruments. Il a commencé dans la musique en tant que batteur. Ses bases lui servent pour donner des cours, il met également en place un dépôt-vente de batteries. Il voit son atelier comme une sorte de « cabinet de curiosités ». L’ambiance est apaisante, l’espace organisé. Chaque outil est méticuleusement rangé et tout l’univers est centré autour de couleurs boisées.

Un parcours atypique tourné autour de la résilience

Titouan est un jeune homme qui n’a pas su tout de suite quoi faire de sa vie. Après une année de licence Administration économique et sociale, il a décidé de se réorienter dans la musique en intégrant la première année du Conservatoire de Dijon (cycle 2 par passerelle). Au bout de deux ans, il est atteint de gros problèmes auditifs qui empirent et l’empêchent de continuer. Impossible de quitter l’univers musical. Titouan réalise un stage d’un an à Cluny chez un luthier ; l’expérience est une révélation pour lui. Le Nivernais choisit Decize pour faire de son projet d’atelier une réalité. Grâce à l’aide précieuse de sa famille, de la Région, du Département et de plusieurs organismes, il a réussi à se lancer dans un local conforme à ses attentes, sans passer par « la case bricole sans thunes ». Il connaît la ville et se sent à l’aise.

Un métier qui permet des rencontres riches

Mais qui sont les clients d’un luthier installé dans la Nièvre ? Ce sont des amateurs mais également des professionnels. Des groupes du coin comme Les Ieuvs ou Les intrépides, et d’autres qui viennent d’un peu partout : Lille, le sud de la France, etc. Ils sont de toutes les générations, et ont en commun la passion de la musique, que la plupart ont apprise seuls, en autodidactes :« Des grands-parents viennent pour leurs petits-fils, des jeunes veulent se lancer, une guitare est tombée et je dois la réparer. »
Un métier aux mêmes perspectives que l’artisanat d’art
La lutherie est un métier peu connu, menacé de disparition, qui est remis au goût du jour par Titouan. Ce n’est pas forcément ce qu’il voulait faire mais il a su rebondir et ce travail lui plaît beaucoup. Il faut faire preuve de souplesse et d’adaptabilité :« C’est un travail stressant mais gratifiant. »
Les qualités d’un bon luthier sont la concentration, la minutie et la patience. Le soin apporté aux instruments est semblable à de l’artisanat d’art. Les outils utilisés sont empruntés à l’ébéniste et au menuisier, la matière l’est également. Le travail sur l’instrument cassé est long, il faut savoir prendre son temps. Selon la construction que l’on demande, selon le bois choisi, le prix peut augmenter. Au minimum, la guitare est à 1 500 euros pour une électrique et 1 800 euros pour une acoustique. Il est nécessaire de comprendre et de sentir les différentes essences de bois et leurs utilités pour savoir reconnaître un bon instrument : « Il faut un bois qui sonne et qui aggrave la joie. »

Une passion construite au fur et à mesure

« Nous pouvons nous révéler à différents moments de notre vie. La musique peut nous ouvrir les bras à un moment où on ne s’y attend pas. Il faut rester ouvert à chaque opportunité », nous précise Titouan. « Je n’écoutais pas de musiques jusqu’à mon adolescence. Je suis ensuite rentré dans un groupe puis je suis passé par le Conservatoire assez tard, donc tout est possible. »
Pour se lancer, il faut, selon le luthier, s’entourer de personnes de confiance. Il est important de savoir que l’on peut démarrer de rien et croire en ses rêves. Il n’y a pas d’âge pour se réorienter.

Un dispositif peu connu mais utile pour lancer son projet : Initiatives Jeunes

Grâce à un conseiller de gestion, Titouan Bissonnier a bénéficié du dispositif mis en place par le Département de la Nièvre, Initiatives Jeunes. Toute personne de 16 à 30 ans voulant développer son projet peut toucher une aide de 1 500 euros, pour investir dans son entreprise, dans sa marque ou bien dans du matériel professionnel. Le jeune luthier a pu s’acheter plusieurs outils indispensables à son travail.

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