De la Nièvre aux scènes internationales
« Il faut oser l’humilité, la persévérance, la folie, l’acharnement et la passion pour accomplir ses rêves. »
Giovanni Martinat a grandi dans la Nièvre, où est née sa passion de la danse. C’est grâce à sa prof d’EPS que le déclic est devenu un projet de vie. Hip-hop et contemporaine, la danse lui offre la chance de vivre sa vie comme il l’entend, de mouvoir son corps en toute liberté et d’aller à la rencontre de son public dans le monde entier. Son parcours de danseur professionnel est devenu une revanche sur son passé difficile.
Les débuts
« J’ai commencé la danse hip-hop en 2005 à l’UNSS (sport scolaire, NDLR) dans le collège Les Courlis, à Nevers. À l’époque, ma professeure d’EPS, Catherine Perrotin, m’avait donné l’opportunité d’intégrer son groupe de danse, ce qui a clairement changé ma vie.
Je crois que je n’étais pas spécialement fait pour l’école ; j’étais, comme certains disent “un cancre”, ce qui était sûrement dû à mon sombre passé familial. J’ai d’ailleurs écrit un livre à ce sujet, un récit autobiographique intitulé Viscères, du néant à la danse.
Catherine Perrotin a donc changé ma vie en me faisant confiance et en me permettant de commencer la danse. Au tout début, j’étais autodidacte. Je m’entraînais constamment avec des amis dans la rue car nous n’avions pas de salle. Par la suite, j’ai pu pratiquer ma passion dans le Centre socioculturel de la Baratte, au PAC des Ouches et à la Mission locale. Ce sont des lieux, à Nevers, où peuvent commencer certains rêves.
Je n’ai pas eu la chance de faire des études et d’avoir le baccalauréat. Je suis donc entré à 17 ans à l’Ecole de la seconde chance, à Cosne-sur-Loire, où j’ai pu donner mes premiers cours de danse. Aujourd’hui, j’ai 32 ans et j’aime beaucoup enseigner aux plus jeunes. Les 14 000 heures de cours que j’ai pu donner me remplissent de joie. J’ai voyagé et rencontré des personnes formidables. Je pars de loin mais j’ai réussi à aller là où je voulais.
La danse contemporaine
En parallèle de la danse hip-hop, j’ai également découvert le travail de Pina Bausch, chorégraphe contemporaine à la notoriété internationale, décédée en 2009. Le travail de cette femme m’a bouleversé. C’est suite à cette découverte que je me suis intéressé à la danse contemporaine. Je pense que la danse hip-hop et la danse contemporaine sont liées. Elles ont toutes les deux été essentielles dans mon parcours.
Les diplômes
J’ai d’abord décidé de passer un Certificat professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, à Dijon, puis un Certificat de qualification professionnelle « Animateur loisirs sportifs-activité gymnique d’entretien et d’expression », à Nevers.
J’ai également passé un Examen d’aptitude technique en danse contemporaine, en candidat libre, à Roubaix, et un Diplôme national supérieur professionnel de danseur en double cursus. J’ai obtenu les félicitations du jury, je l’ai ressenti comme une revanche sur mon passé où je ne me sentais pas capable d’entreprendre des études ou de passer mon bac. La danse m’a servi de motivation. J’ai trouvé ma voie et j’ai réussi à me battre pour parvenir à un bac + 4.
J’ai également eu la chance d’avoir 53 certifications nationales et internationales. J’ai remporté différents prix, et j’ai participé à plusieurs concours. Grâce à tout cela, j’ai été repéré par une compagnie de danse professionnelle.
Les voyages et la renommée
Je me suis produit en tant que danseur interprète à travers le monde : Algérie, Palestine, Canada, Israël, Irlande, Luxembourg, Pologne, Mexique, Suisse, Vatican, Australie, Chine, États-Unis. J’ai eu la chance d’évoluer dans des endroits mythiques : Ted Shawn Theater, Jacob’s Pillow, Association of Performing Arts Professionals, Fall for Dance South & North, Titas/Dance Unbound, etc.
J’ai accumulé environ 130 articles de journaux, y compris le New York Times, le New Yorker et le Washington Post. Pour les émissions de télévisions, à l’occasion des divers projets de danse, je suis passé sur France 3, Arte, TV5 Monde, Marquee TV, Mezzo, The Dance Trophy, etc.
En ma compagnie
À l’heure actuelle, je suis chorégraphe et directeur artistique de ma propre compagnie de danse, Compagnie Coïncidence/Compagnie Giovanni Martinat. Je suis, aussi, toujours danseur interprète.
Mon travail consiste à me produire sur scène en tant que danseur ou bien de faire danser les autres en conceptualisant des créations chorégraphiques de moyens et longs formats, qui sont ensuite transmises à travers la France, dans différentes institutions (théâtres, festivals, etc.).
J’ai la chance d’être le parrain d’une chapelle à Brive-la-Gaillarde, L’Ouvroir, un espace qui nous permet de répéter de manière gracieuse. À Brive-la-Gaillarde, je suis également professeur de danse auprès d’Espace Danse. J’ai de l’ambition : dans un avenir proche, j’espère être reconnu en tant que chorégraphe français.
Message aux jeunes Nivernais
J’encourage les jeunes Nivernais à toujours croire en eux. J’insiste sur l’idée de devoir se surpasser, et ce malgré les nombreuses difficultés. Je pense que l’on avance dans les échecs, il ne faut pas hésiter à foncer et à croire en vous. Il faut oser l’humilité, la persévérance, la folie, l’acharnement et la passion pour accomplir ses rêves.
Nous voyons la gentillesse comme un signe de fragilité mais je pense qu’il est important de garder en soi l’altruisme, c’est un moteur qui nous permettra de nous laisser guider mais aussi de guider les autres avec son cœur.
Contact
• INSTA et FACEBOOK : Compagnie Giovanni Martinat
• SITE : https://www.compagniegiovannimartinat.com/