Tambours du Bronx : Rencontre avec Davidzio

Rencontre avec Davidzio à Imphy dans les locaux du groupe où toutes les musiques se fabriquent.

Vous faites partie d’un groupe de percussions formé dans les années 1980 et vous êtes désormais mondialement connu. Pouvez- vous nous parler de la Nièvre où le groupe est né ?

Les Tambours du Bronx se sont représentés pour la première fois sur scène lors du festival Nevers à l’Aube, dans la Nièvre. Pourquoi « Bronx »? Ça vient du quartier de Varennes-Vauzelles où l’on a commencé à jouer. Beaucoup de personnes croient qu’on vient de New York alors que c’est bien dans la Nièvre en France. C’est tout aussi stylé d’ailleurs. Les Tambours du Bronx sont maintenant très reconnus, mais quand le groupe s’est créé avez-vous trouvé des espaces pour faire les répétitions ? L’histoire des Tambours du Bronx s’est développée dans la Nièvre et plus précisément grâce au Pac des Ouches. Ils ont commencé à Nevers, rue des Ouches, dans le centre historique de cette ville moyenne. Le Pac des Ouches, maintenant fermé, était un lieu où la jeunesse nivernaise en soif de projets musicaux pouvait venir créer, chanter, composer et jouer. Aujourd’hui il n’est plus possible d’avoir des lieux où répéter. Peut-être faut-il penser à développer des projets comme ceux créés auparavant ?

Que diriez-vous du genre attribué à votre style de musique? Avez-vous déjà fait des featuring improbables ?

La structure est profondément rock mais il est possible de lier les percussions avec d’autres instruments. Nous avons d’ailleurs fait un feat avec un orchestre. C’est vrai qu’au regard du rythme musical, il est intéressant de le lier à d’autres styles ou à des voix particulières. De quelles manières vous réussissez à créer vos morceaux? Déjà c’est structuré comme un morceau de rock. En concert, le groupe se met en arc de cercle et nous sommes divisés en 3 parties distinctes, chacun a sa rythmique. C’est vraiment très organisé et orchestré, ce n’est pas de l’impro’. Le morceau doit se faire en fonction d’une union entre nous tous. On ne peut pas jouer chacun dans notre coin, nous devons faire les répétitions tous ensemble car c’est la cohésion qui l’emporte.

Est-ce que vos instruments durent dans le temps ? Sont-ils chers ?

Nous utilisons beaucoup de force lorsqu’on joue, à tel point que les bidons doivent être régulièrement changés. Ils coûtent 20 euros, c’est un réel investissement. Les mailloches doivent être en hêtre. Elles peuvent également se briser avec l’usure des coups donnés. Quel est le public qui vous écoute ? On attire autant des personnes âgées que des jeunes de 15 ans. C’est vraiment intergénérationnel. On fait des workshops avec des écoles. Il y a des ateliers organisés avec des enfants pour apprendre des morceaux. On recrute aussi. Tu ne regardes pas seulement s’ ils jouent bien, il faut également savoir s’adapter. Il y a beaucoup de fatigue, ça demande beaucoup de force physique pour tenir. Les départs sont autant de nouvelles arrivées.

D’ailleurs, pourquoi ne pas intégrer des femmes dans les Tambours du Bronx?

Il n’y a presque pas de femmes qui se proposent pour jouer dans notre groupe. C’est également très dur physiquement et certaines qui sont venues n’ont pas tenu. C’est vraiment très dur et il faut savoir s’y préparer.

Toute cette force exigée pour jouer, comment se déploie-t-elle sur scène? Ce que nous faisons est très visuel.

Lors d’un concert, nous réalisons une véritable performance. C’est un spectacle à voir autant qu’à écouter. Nous développons une chorégraphie pour créer un spectacle et chaque représentation est unique. Être dans les Tambours du Bronx c’est un engagement et presque du militantisme.

Comment faites-vous pour garder une attache avec la Nièvre?

90 % des musiciens des Tambours du Bronx sont de la Nièvre. Nous sommes totalement enracinés dans le territoire puisque nous avons notre espace de répétition qui se trouve à côté d’Imphy. Ce que j’aime c’est que Nevers est une ville centrale dans la France, les distances ne sont pas trop longues si l’on veut aller faire des concerts dans le Sud ou dans le Nord. Nous avons une grande attache avec le Département. Le mot de la fin de « Wiwi » qui s’occupe du visual merchandising du groupe Je m’occupe de tous les produits dérivés liés aux Tambours du Bronx, comme les t-shirts. Ils viennent de Useless Pride à Toulouse. Nous avons également fait travailler Aurélien K’NAB. On s’intéresse beaucoup aux artistes et à la jeunesse qui peuvent nous proposer des objets, habits désignés avec soin. On attire encore les jeunes notamment grâce aux réseaux sociaux mais aussi grâce à la famille du métal qui devient un style de plus en plus jeune. Puis les parents amènent les enfants aux concerts donc ça traverse les générations.

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