Jeudi 1er février, la salle de concert du Café Charbon accueillait le lancement du 3e numéro du Mag Jeunes, édité par le Conseil départemental. Largement plébiscitée, cette soirée devient le rendez-vous incontournable d’une jeunesse nivernaise ambitieuse et énergique, qui a des rêves, des envies et surtout des choses à dire et à faire partager.
Chaque année, début février, le Mag Jeunes revient sur le devant de la scène, et met en avant les adolescents et les jeunes adultes nivernais qui souhaitent s’exprimer librement à travers ce magazine mensuel piloté par le service Jeunesse du Conseil départemental.
La soirée de lancement du magazine fait de plus en plus d’émules, à la grande satisfaction de Wilfrid Séjeau, vice-président en charge de la jeunesse, qui avait troqué son écharpe de conseiller départemental pour enfiler sa veste d’animateur. : « Chaque lancement est un espace d’expression libre qui montre tout l’intérêt d’un tel projet. Le Mag Jeunes vient renforcer la volonté politique départementale, avec notamment Imagine la jeunesse qui laisse la parole aux jeunes pour construire la Nièvre de demain. »
Malgré son pas décidé, pour monter sur scène et affronter le public, Mattéo, d’abord hésitant, se laisse guider par les questions. Il est l’un des quatre jeunes interviewés dans l’article « À la rencontre des jeunes en Handiciviq ». Petit à petit, il prend confiance, se livre et partage son expérience. Après un échec et quelques mois difficiles, il explique son parcours et les difficultés qu’il a rencontrées. Il s’empare de son destin et décide d’avancer en intégrant un service civique grâce au dispositif Handiciviq. Une nouvelle voie enrichissante : « Je m’épanouis et je mets mes compétences à profit, pour aider les autres. »
Manon, élève du lycée neversois Raoul-Follereau, veut, par son témoignage, lever les freins à l’accès aux grandes écoles en écrivant un article sur son expérience. Elle est intégrée à l’atelier Sciences Po du lycée : « Mon rêve est d’intégrer cette école. Il ne faut pas avoir peur et oser. Il ne faut pas se mettre de barrières ou s’en créer. Même si on habite Nevers, c’est possible. Les grandes écoles, c’est pour tout le monde ! »
Omar, 25 ans, arrive sur scène avec un sourire qui en dit long. Jovial et enthousiaste, il est ravi de faire part de son expérience de réfugié. Cela fait tout juste un an qu’il vit en France, il balbutie quelques mots, mais très vite la barrière de la langue l’empêche de s’exprimer correctement. L’anglais bien maîtrisé s’impose et, grâce à une traductrice, le public peut suivre.
Omar a dû fuir son pays, l’Égypte, souffrant du manque du respect des libertés et des droits fondamentaux. Des droits essentiels à ses yeux pour lui permettre d’exister : « Dorénavant, j’apprécie cette liberté. Je sais que mes opinions seront respectées. Je veux surtout faire savoir, aux jeunes de mon âge, ici en France, qu’ils apprécient la liberté dont ils disposent. » Un enseignement justement applaudi par le public.
Océane est une jeune femme pétillante de 28 ans, qui s’impose par son humour brut et sincère. Elle avait marqué les esprits lors du lancement du deuxième numéro. La voilà donc de retour, décontractée, elle est à l’aise et assume son franc parler et son humour décapant. Elle croque la vie à pleines dents, elle a fait de l’humour son leitmotiv : « Dans mon métier de chauffeur routier, il faut se faire une place. L’humour a été pour moi autant une béquille qu’un art martial d’auto-défense. » L’autodérision lui a permis de prendre confiance et d’aller de l’avant.
Après la parole des jeunes, ce sont les élèves de la chorale du collège Victor-Hugo, de Nevers, qui ont investi la scène, accompagnés de personnes en situation de handicap du Foyer d’accueil médicalisé d’Imphy. Le rappeur Bynia a refermé avec brio une soirée réussie qui démontre que les jeunes ont leurs mots à dire, qu’ils sont capables de belles choses et de réussite.