Piruza, une figure de la jeunesse engagée dans la Nièvre

Piruza est une figure du quartier des Courlis que les participants au Mag Jeunes ont absolument tenu à valoriser dans un article qui lui est consacré.

Quel est ton projet de vie ?

Je suis actuellement étudiante en langues et littérature, je suis aussi engagée dans différentes associations comme Amnesty international et d’autres causes, principalement liées aux réfugiés et aux mineurs isolés. Mon projet c’est de créer des temps de débats et de rencontres autour des sujets d’actualité, de l’immigration, des violences faites aux femmes… L’idée c’est d’ouvrir le débat avec les jeunes. Je vois beaucoup d’étudiants qui sont fermés d’esprit et ça ne me semble pas bon.

Parle nous de ton parcours, quand on était petit, tu nous disais souvent de ne pas nous plaindre, pourquoi ?

Alors déjà, je suis très contente que vous vous souveniez de ça … J’ai passé une super bonne enfance, même si ma vie n’a pas toujours été facile. Il y a eu des moments où je n’ai pas eu assez à manger, mais je pense qu’il faut valoriser le peu qu’on a et on se rend compte des vraies valeurs dans la vie et des belles choses.

Est-ce que tu peux nous parler de ton projet en Arménie ?

Dès que j’ai su parler français couramment, j’ai monté un projet avec le Pac des Ouches à Nevers. On avait des ateliers consacrés aux droits humains. J’ai voulu faire une action pour présenter mon pays ici en France, et récolter des dons pour envoyer en Arménie. J’ai contacté le centre social des Courlis et on a monté un projet ensemble. On a organisé une soirée pour récolter des fonds pour un orphelinat. Je suis contente que vous fassiez ce projet, ça me donne de l’espoir de voir la relève.

Pourquoi c’est important pour toi d’aider les autres ?

Je pense que c’est notre devoir en tant qu’humain. Déjà moi je suis chrétienne et c’est ma mission, je pense que c’est important, peu importe si on a d’autres croyances ou pas de croyance du tout. Moi, dans mon parcours, il y a toujours eu des gens qui m’ont aidé. Par exemple, quand je suis arrivé en Espagne, je me souviens qu’une mamie nous appelait une fois par semaine, pour nous donner des gâteaux qu’elle faisait elle-même. Qu’elle repose en paix. J’ai toujours rencontré des gens qui m’ont aidé ou encouragé. Je suis en train d’écrire un livre qui s’appelle ”Une vie, une histoire” et ça parle des gens que j’ai rencontré qui m’ont marqué. C’est un long
projet car je rencontre des gens exceptionnels à chaque voyage. Je pense que c’est important d’aider les autres parce que c’est en étant solidaires qu’on peut avancer.

« Je suis contente que vous fassiez ce projet, ça me donne de l’espoir de voir la relève. »

Quelles sont tes prochaines actions ?

Je compte revenir à Nevers l’année prochaine pour reprendre le groupe local d’Amnesty international, je veux redynamiser le groupe et travailler sur les droits humains.

Est-ce que ta famille est d’accord avec ce que tu fais ?

Oui je pense que ma famille est fière de moi. Au début c’était difficile parce qu’avec les voyages et les reportages j’étais souvent absente et ça me prenait beaucoup de temps. On me disait que ça ne servait à rien, mais je savais ce que ça m’apportait, alors j’ai continué. J’ai récemment reçu le prix “Prodige de la République” qui a fini de prouver que ce n’était pas un travail vain.

Qu’est-ce que tu penses de la situation des réfugiés en France ?

C’est difficile pour moi de répondre. Il y a d’un côté des gens qui sont à l’abri et qui trouvent refuge en France, mais d’un autre côté, c’est très triste de voir toutes ces familles dans la rue. Il y a trop de gens dehors, qui sont maltraités, qui subissent des violences policières. Je pense aussi que les gens ne sont pas assez informés. Ils ont peur, notamment de perdre leur travail, alors les réfugiés sont désignés coupables et rejetés. Il y a aussi du positif, il y a énormément d’associations et de gens qui se mobilisent pour leur venir en aide.

Comment on peut les aider ?

Je pense qu’il faudrait que la jeunesse s’implique beaucoup plus pour venir en aide aux réfugiés. Il faut leur donner plus de visibilité
pour que nous puissions changer de regard sur eux. Il faut notamment monter des associations.

Le mot de la fin ?

Je suis contente que vous fassiez ce projet, ça me donne de l’espoir de voir la relève. N’oubliez pas de défendre les causes et essayez de combattre les gestes qui peuvent être discriminants à votre niveau.

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