Jeux-vidéo : pour qui ? pour quoi ?

↳ En 2019, suite au malheureux incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’entreprise Ubisoft décida de rendre gratuit leur jeu Assassin’s Creed Unity, en guise d’hommage. Ce jeu prenait place dans le Paris du 19ème siècle avec un souci du détail apporté à Notre-Dame qui s’y trouvait représentée de manière très réaliste. L’histoire de l’humanité s’est toujours incarnée dans les jeux. Allant du simple combat de gladiateurs durant les jeux olympiques dans l’antiquité, aux jeux vidéos modernes, en passant par les jeux de cartes ou aux jeux de société tel qu’on les connaît. Attardons nous sur un style de jeu beaucoup plus présent aujourd’hui. Son histoire ne compte que quelques dizaines d’années, mais elle a déjà marqué la majorité de nos générations, il s’agit bien évidemment du
jeu vidéo. Du très populaire Pong apparu en 1972 qui fût la première simulation du tennis de table, jusqu’à Minecraft en 2011 qui a permis l’expression de la créativité à travers de simples cubes, ou World of Warcraft datant de 2004, le jeu en ligne le plus populaire de son temps avec un total de 52 milliards d’heures cumulées, il semble sans limite. Ce style de jeu a complètement révolutionné notre manière de nous divertir dans le monde moderne, à tel point que certains jeux de société sont adaptés afin de s’ouvrir à un nouveau public toujours plus grandissant : les gamers (joueurs réguliers sur console ou ordinateur). Parfois très controversé, le jeu vidéo est sujet à beaucoup de questions dont on pourrait être surpris des réponses. Les éléments de cet article sont extraits de l’étude publié par Sell avec l’aide de Médiamétrie, « L’essentiel du jeu vidéo » (2021).

UNE TYPOLOGIE JOUEUSE
On pourrait facilement croire que la plupart des joueurs de jeux vidéo en France sont des enfants ou des jeunes de moins de 25 ans, et également en majorité des hommes. Mais selon l’étude, parmi les 52% des Français affirmant jouer au moins une fois par semaine aux jeux vidéo, seulement 53% d’entre eux seraient des hommes donc 47% des femmes. Quant à l’âge moyen, il se situerait aux alentours des 39 ans donc plutôt la génération qui a grandi avec l’explosion du marché à la fin des années 80′. « On ne cesse pas de jouer quand on devient vieux, mais on devient vieux quand on cesse de jouer » (citation de Georges Bernard Shaw).

AU DELÀ DU DIVERTISSEMENT
Bien que 50% des enfants et 76% des adultes jouent seuls aux jeux vidéo, l’autre partie (50% des enfants et 24% des adultes) y joue en collectif, tissant alors de véritables liens sociaux. Il s’agit alors d’un bon moment passé entre amis par l’intermédiaire du jeu dans le
salon ou bien ceux qui se nouent à travers un écran dans le cas des jeux en ligne. Des interactions entre des personnes provenant des
quatre coins du monde peuvent être créées, ouvrant ainsi le joueur à beaucoup plus qu’une simple partie entre potes. Néanmoins, le jeu en ligne peut aussi constituer un refuge pour certains joueurs, et dans ces cas-là, même s’il nous ouvre au reste du monde, il peut
aussi nous fermer les portes de notre propre monde. Il n’y a pas que la perspective sociale du jeu vidéo qui rend intéressante sa pratique. Il procure aussi une multitude de bienfaits : on lui trouve des effets plutôt bénéfiques sur le cerveau, permettant de développer certains aspects très intéressants tels que les réflexes, la capacité de réflexion et/ou d’analyse, de prise de décisions et plus encore (pour plus d’informations à ce sujet “Les jeux vidéo agissent sur votre cerveau et les effets pourraient même être bénéfiques” sur le site atlantico.fr. Tout dépendra du style de jeu auquel on adhère. De plus, c’est un outil de réflexion qui nous embarque à travers
l’histoire et la narration, nous poussant à traiter des sujets philosophiques. Des scénarios peuvent nous faire voyager dans des lieux
immémoriaux rendant l’expérience du joueur symbolique et inoubliable.

DES SOUVENIRS EN COMMUN
Pour affiner mes recherches, j’ai demandé à plusieurs personnes autour de moi leur avis sur la question. La réponse qui m’a le
plus marquée est celle d’un jeune habitant de Nevers du nom de Quentin qui m’a répondu instinctivement que le jeu vidéo lui évoque le mot « souvenir ». Il est vrai qu’il est assez rare de vivre des moments qui resteront à jamais gravés en nous. Qu’il s’agisse d’une partie de jeu mobile ou d’heures passées scotché à notre canapé, on a tous en mémoire des instants liés à une dimension du jeu vidéo. Au-delà de ça, certains jeux peuvent aller jusqu’à en graver de nouveaux en nous. Pour l’avoir moi-même expérimenté plus d’une
fois dans ma carrière, il crée de véritables souvenirs, pas uniquement avec les autres gamers mais aussi à travers la découverte des
personnes qui en peuplent l’intrigue. On peut s’y attacher si fort qu’il devient difficile lorsque l’on termine un jeu de leur dire au revoir car même si on recommence tout de zéro, ça ne sera plus jamais pareil, on ne revivra jamais ce frisson que peut provoquer l’exploration d’un monde dont on connaît déjà toute l’histoire et les fondements. Pour ma part, j’ai déjà refusé de terminer un jeu qui
m’avait emporté si loin à la fois physiquement et psychiquement car je refusais d’accepter d’être arrivé au terme de mon voyage. Pour conclure, le jeu vidéo répond à une multitude de besoins, mais cela reste malgré tout sujet à d’autres question : partage ou individualisme ? ouverture sur le monde ou isolement ? ambition ou complexe ? Seul vous détenez cette réponse.

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